Le musée est un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets dans un souci d’enseignement de l’histoire et de la culture et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation. Il propose un parcours chronologique et thématique d’un tournant de l’histoire de la deuxième guerre mondiale, l’échec de la contre-offensive allemande de décembre 1944 visant la reconquête de la Belgique libérée quelques mois auparavant par les Alliés.
Ce parcours débute avec une impressionnante rencontre : 69 tonnes de métal, un char Tigre Royal de la 1ère Panzer SS. Vestige des combats des lieux, il est le seul exposé en Europe, à avoir participé à la Bataille des Ardennes.
La visite se poursuit au premier étage plongé dans la contre-offensive allemande emmenée par les chars du SS Kampfgruppe Peiper. On y découvre un objet de grande valeur historique: le porte-cartes de l'Obersturmbannführer SS Jochen Peiper, commandant la 1ère Panzer SS à Stoumont-La Gleize.
Le visiteur poursuit sa découverte au travers de multiples vitrines thématiques regorgeant d’objets d'une grande valeur historique. Les vitrines du musée regorgent de milliers d’objets authentiques dont une partie a été récupérée sur le terrain et dont l’autre provient de dons gracieusement consentis par des vétérans. Et si ces objets pouvaient parler ? Ils ont tous une histoire à raconter comme ce mortier russe de 120mm, abandonné par les SS dans leur fuite. Après être resté en place, pendant plus de 40 ans, dans le verger de cette habitante de la Gleize, Mademoiselle Maria George, il est maintenant en exposition au musée.
Mademoiselle George aimait beaucoup le son du mortier le soir au fond de son verger! Pas le bruit des bombes qu’il envoyait évidemment mais celui d'un bout de métal frappé à différents endroits du tube: les notes qui s'en échappaient faisaient en tout cas bel effet et l'on dit que les vaches de Mademoiselle George accouraient quand le métal tintait...
Le mortier serait resté au même endroit qu'en 1944 si des ferrailleurs mal intentionnés n'étaient pas venus, une de ces nuits noires qui servent les malfaiteurs, arracher du sol le mortier musical et le charger sur une remorque. La fortune ne sourit pas aux voleurs qu'un témoin prit en chasse; le mortier fut basculé sur la route, les voleurs s'enfuirent et on récupéra l'encombrant tube!
La visite se poursuit avec l’arrivée des troupes américaines et notamment la 3ème Division Blindée et la célèbre 82ème Airborne Division qui se sont opposées aux chars de Peiper. Le parcours est jalonné de vitrines et de dioramas d’un réalisme saisissant s'associant à la visite et montrant la richesse des collections conservées au Musée : le kitbag ayant appartenu à Pfc. Carl M. Stevens, Battery B, 285th Field Artillery Observation Battalion, un des 84 prisonniers Américains qui trouvèrent la mort dans le champ à Baugnez le 17 décembre 44. Pour l’histoire, quand les prisonniers américains se sont rassemblés sur le terrain, Pfc. Carl M. Stevens, qui a été blessé à l'épaule gauche et après avoir reçu les premiers secours de Cpl. Ralph J. Indelicato, il fut un des premiers tués quand les tirs ont commencés. (Voir également film Saints and Soldiers (2004), qui est basé sur cette histoire, il s’agit du blessé dans le champ qui a reçu les premiers soins d’un medic US)
De la Normandie aux Ardennes... au détour des vitrines c’est parfois un petit objet qui intrigue, comme les plaques d’identités (Dogtags) dans la vitrine consacrée à la 101 Airborne Division. Il s’agit des plaques de Herbert A. Tubbs, un héros américain décoré en Normandie de la Distinguished Service Cross. Herbert A . Tubbs est également un héros de la Bataille des Ardennes et a combattu à Bastogne lors de la défense de son siège en décembre 44.
Dans la salle de projection: “La Gleize 1944”. Les ordres fusent, couverts par le bruit des armes automatiques et des orgues de Staline (tubes lance-fusées), des soldats courent sous un déluge de fer et de feu, des prisonniers sont faits et défilent sous nos yeux.
Les images sont réelles, le son aussi: c'est en plein combat que les équipes de propagande ont tourné leurs films ; scènes saisissantes pendant vingt minutes dont certains lieux sont encore reconnaissables aujourd'hui.
Autres vitrines, autres vestiges, parfois impressionnants tels que des casques troués par des balles ou des éclats d'obus, telle aussi la boîte à munitions allemande éclaboussée de sang, ou le manteau d'un SS trouvé sur le champ de bataille ayant des trous de shrapnel au niveau du col ainsi que à hauteur des jambes.(voir galerie des photos)
Parfois, c’est un objet inattendu que l’on rencontre comme ce poste de radio tombé du ciel !
Une forteresse volante US est en difficulté au retour d'une mission sur l'Allemagne. L'équipage tente d'alléger l'avion pour reprendre de l'altitude et rentrer à la base. L'équipage balance tout ce qu'il peut par les ouvertures de la carlingue. Divers équipements s'éparpillent sur des kilomètres et un habitant de la région est tout surpris de voir rebondir dans sa cour un gros cube en toile caoutchoutée jaune de 50cm de côtés. Le gros sac s'immobilise, le colis est si bien rembourré que son contenu est intact ! Il s'agit d'un poste émetteur de survie avec tous ses accessoires dont une antenne cerf-volant.
On apprend aussi que des femmes sont présentes dans la bataille des Ardennes, des femmes aux côtés des parachutistes américains de la 82ème Division Aéroportée.
Autre vitrine du bas est le lot du parachutiste allemand Clemens Wedding, porteur de la croix d’Allemagne, qui lors des combats de décembre 44 écrit à sa femme « Les jours ici sont plus dur que les plus dures jours de combats en Normande. »
Le Musée Décembre 44 rassemble des collections de plus de 5.000 objets militaires relatifs à la Bataille des Ardennes. Un fonds qui, grâce à une politique d'acquisition active, s'enrichit continuellement.